La davocratie est le régime de gouvernement, ou plus exactement de gestion managériale du monde, et plus précisément du “parc humain”, comme dit Sloterdijk, par Davos, c’est-à-dire par les grands argentiers, la finance, la banque, les multinationales, les fonds de pension, les GAFA, en somme la conception pan-économique, ou plutôt financière, numérique, de l’organisation de la planète. C’est la gouvernance par les nombres, voire les matricules, de la matière humaine indifférenciée.
Le totalitarisme du divertissement
“C'est l'imbécillisation du monde par la plaisanterie. Il s'agit moins de forcer, de contraindre, que de faire désirer. D'où la place capitale de la publicité. Nous vivons dans un monde où la publicité est reine.”
#RenaudCamus
Je suis ardemment xénophile. Le crime actuel du remplacisme global et de la davocratie est la suppression non seulement des étrangers mais aussi de l’étrangèreté dans le monde. Le grand remplacement sera achevé quand il n’y aura plus un étranger en France.
À aucun moment, dans l’histoire des peuples, on n’a fait appel à la science pour confirmer des évidences. Ce n’est pas la science qui va déclarer qu’il y a un changement de peuple qui crève les yeux comme il crève le cœur.
Passage, le premier volume des Églogues, est paru en mars 1975 dans la collection “Textes”, aux éditions Flammarion. Le livre fut alors salué par Roland Barthes en ces termes :
« Avant d’interroger Renaud Camus, je voudrais me permettre de situer, d’un mot, son premier livre. C’est, d’une part, un texte moderne. C’est-à-dire un texte qui requiert un mode de lecture nouveau : un mode de lecture qui est décroché de ce qu’on appelait traditionnellement le vraisemblable, la narration linéaire fondée sur un mécanisme de conséquences et de temporalités ; disons de ce mode de narration que nous connaissions bien dans les romans traditionnels par cet artifice qui s’appelle le suspens. Mais, d’autre part, ce texte est un texte de plaisir. Et cela pour plusieurs raisons. Entre autres par la perfection, le soin du montage. Tout soin, toute perfection — même dans son aspect artisanal —, en ce qui concerne le texte, est une façon d’aimer le lecteur. Autre raison de plaisir, c’est la circulation de ce qu’on pourrait appeler les effets de voyage. Il s’agit vraiment d’un passage, d’un passage fréquent à travers des lieux, des noms, des sensations, de brefs souvenirs. Il y a donc dans ce livre la jouissance, véritablement, du voyage. Il y a aussi une valeur d’élégance et de discrétion qui est ce que j’appellerais une maîtrise. Et, enfin, il y a une réussite dans ce sens que, s’il n’y a pas de récit général, c’est tout simplement parce que le récit est dans chaque phrase. Chaque phrase, dans ce livre, captive. Capture. Et l’on est tiré en avant, de phrase en phrase, non pas pour savoir le secret de l’anecdote mais pour répéter ce plaisir de la phrase. La réussite, à l’échelle de notre histoire culturelle et littéraire, de ce livre, c’est qu’il est à la fois un livre expérimental, en entendant bien que ce mot ne doit pas faire peur, et (ceci, peut-être, à cause de cela) un livre vivant, aéré, sensible, très présent au monde et au lecteur : un livre heureux et cependant sans complaisance ».
Je préfère la guerre à la soumission. Préférer la guerre à la soumission, c’est de Gaulle, c’est le Grand Condé, c’est Vauban, c’est Jeanne d’Arc ! Aujourd’hui, cette phrase vaut poursuite devant les tribunaux.