Né aux États-Unis dans une famille d'émigrés mexicains, Sixto Rodriguez est découvert dans un bar au début des années 1970 et enregistre un premier disque, Cold Fact, sur un label de la Motown. L'album a très bonne presse, mais ne fait pas recette. Le deuxième, Coming from Reality, magnifique, toujours entre blues et folk, s'il confirme son talent ne rencontre pas plus le succès.
En 1981, François Mitterrand met fin au monopole l’Etat sur la radio. De nouvelles stations prolifèrent, et avec elles de nouveaux sons. La directrice de Radio 7, Marie-France Brière (surnommée « King Kong ») convainc Sidney de travailler pour elle. Grâce à Sidney, le hip-hop sort des marges et arrive sur la scène nationale.
H.I.P H.O.P est unique au monde, et devient un passage obligé pour les stars en tournée. La richesse et la diversité des invités de Sidney reflètent les influences qui ont marqué les débuts du hip hop : l’inventeur du scratch Grandmixer DST, King Robbo, Keith Haring, Fab Five Freddy, Madonna, Boogaloo Shrimp, Herbie Hancock.
NYC des années 80 : le graffiti émerge. Keith Haring et Basquiat s'approprient les codes des graffeurs et transposent cet art des rues aux galeries. Au même moment, The Clash et FUTURA 2000 enregistrent une chanson qui créera l'émulation en Europe avec pour conséquence l'arrivée du premier graffiti à Londres. Fute revient pour nous sur les détails de l'enregistrement et de ses effets inattendus.
Le 14 janvier 1984, le tout premier épisode de H.I.P H.O.P est diffusé. En une nuit, l’émission devient un phénomène et Sidney, premier présentateur noir à la télévision française, une star. Loin de plagier les émissions américaines, Sidney et son équipe ne cessent d’innover. Les jeunes de cité se voient pour la première fois à l’écran.
MICKEY, la première graffeuse européenne nous emmène chez Yaki Kornblit. Au début des années 1980, le collectionneur tombe amoureux à New York des œuvres de Futura2000, DONDI, SEEN, etc. A partir de 1983, il commence à les exposer à Amsterdam et fait entrer le graffiti dans les circuits reconnus de l’art. Parallèlement, le writing new-yorkais se mêle au tag version punk de l’école d’Amsterdam. Témoignages avec DELTA et SHOE, writers de la première heure.
L’œuvre du peintre Jean-Michel Basquiat, mort d’une overdose en 1988 à seulement 27 ans, bat aujourd’hui des records dans les salles de vente. Retour sur le parcours atypique d'un gosse de Brooklyn devenu superstar.
Étoile filante de la scène artistique new-yorkaise, Jean-Michel Basquiat, mort d’une overdose en 1988 à seulement 27 ans, est considéré comme l’un des artistes américains les plus influents et les plus prolixes de la fin du XXe siècle. Il a, notamment, fait entrer le graff et la culture de la rue dans les musées. Parmi les milliers de toiles et de dessins qu’il a réalisés, certains se vendent aujourd’hui, trente ans après sa disparition, pour des dizaines de millions de dollars. Attiré par la culture underground post-punk de Basquiat, Andy Warhol a offert au jeune artiste un accès privilégié à la célébrité. Ce documentaire explore son amitié ambivalente avec son mentor, et tente de percer les mystères qui entourent encore son personnage. Basquiat était-il un génie torturé et autodestructeur, à l’instar d’un Van Gogh, ou fut-il entraîné malgré lui dans la spirale mortifère de la gloire et de ses excès ?
Une plongée dans les archives de H.I.P H.O.P, première émission au monde dédiée au hip hop. Son ambassadeur, Sidney, y présente aux Français des artistes comme Afrika Bambaataa et transmet un style bricolé, tout droit venu du Bronx. Sa phrase mythique “Je sais que tu peux” devient la nouvelle devise de l’Hexagone. Avec : Oxmo Puccino, Mathieu Kassovitz, IAM, Doc Gyneco, Black M, Soprano, Lorea, Dee Nasty et David Colas.
Depuis des décennies, Martha Cooper immortalise les graffitis new-yorkais. Retour sur le parcours d’une photographe qui continue d’inspirer les street artists du monde entier.
Septuagénaire aujourd’hui adulée des graffeurs, Martha Cooper photographie l’art urbain depuis les années 1970. À l’époque, elle se passionne pour New York, gangrené par la misère et la violence. Quand des adolescents, qu’elle prend comme sujets, l’initient aux graffitis, elle commence à photographier, fascinée, les tags dessinés sur les flancs des rames de métro. En dépit des réticences des éditeurs qui lui reprochent de légitimer le vandalisme urbain, elle parvient à publier, avec son confrère Henry Chalfant, Subway Art, en 1984. L’ouvrage, qui fait le tour du monde, va s’imposer comme "la" bible du street art. Après avoir immortalisé les débuts du breakdance, Martha Cooper renoue avec ses anciennes amours en témoignant, grâce à son objectif, de la gentrification d’un faubourg de Baltimore, sa ville natale : "Ce n’est pas facile de trouver de la beauté dans cet environnement délabré, il faut un œil sacrément vif ", reconnaît Joshua Smith, un travailleur social du quartier.
Éternelle philanthrope
Alliant archives et interviews de Martha Cooper et de ceux qui la tiennent pour une référence, ce portrait, alerte et documenté, restitue les grandes étapes de la carrière de la photojournaliste, célébrée aujourd’hui dans le monde entier. Du New York de ses débuts à son travail actuel, une captivante plongée dans l’œuvre d’une artiste téméraire, éternellement fascinée par l’art urbain.
Paris 1983, ils ont entre 14 et 18 ans et écrivent leur nom sur les murs de la ville. Inspirés par le phénomène New-yorkais, ils ne se contentent pas d'en reproduire les formes. Ils créent leur propre style, imposent leurs lettres et inspirent toute une génération. Ils communiquent à travers les lettres de leur nom. On les appelle les Writers. Le graffiti, considéré plus comme de la dégradation que comme une forme d'expression, n'a jamais fait l'objet d'une étude sérieuse. Pourtant il y a là, sous nos yeux, un phénomène majeur, base de toute la culture Hip-hop, et probablement la forme d'expression la plus moderne et riche en sens de ces dernières années. Il méritait qu'on s'y arrête.