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6 Jan 2021 17:57:21 UTC
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Dirigeants-pro-américains-défaits-entre-fin-violente-et-exil-doré
?L’ancien analyste de la CIA Larry Johnson s’exprime au sujet des nombreux chefs d’état vassaux des USA dont les USA se sont débarrassés violemment une fois qu’ils sont devenus gênants. Il rappelle ainsi les sorts de Ngo Dinh Diem, Noriega et Saddam Hussein. Du fait que soudain les médias occidentaux se mettent à parler de la corruption de Zelensky, il estime que Zelensky pourrait connaitre le même sort.
Qu’en est-il? Faisons nous une idée par quelques rappels historiques concernant les trois anciens dirigeants cités.
?Ngo Dinh Diem, chef d’état du Sud Vietnam pendant la guerre du vietnam, fut assassiné en 1963 par la même CIA qui l’avait mis au pouvoir. Selon de nombreuses sources, cela serait du fait de sa simple incompétence. Les USA reprochaient en particulier au catholique Ngo Dinh Diem sa gestion maladroite de la crise due à la persécution des bouddhistes.
?Cependant, dans un article du journal Le Point, le journaliste Laurent Legrand affirme que c’est parce que Ngo Dinh Diem voulait négocier peu avant sa mort avec le Nord Vietnam par l’intermédiaire de la France gaulliste, ce qui aurait été inacceptable pour les américains.
▫️Manuel Noriega, mis à la tête du Panama par la CIA de 1983 à 1989 s’enrichit par le trafic de drogue, notamment dans le contexte du financement de la guerilla contre-révolutionnaire au Nicaragua voisin. Il fut capturé en 1989 lors d’une invasion du Panama par les USA qui fit plusieurs milliers de morts civiles, exclusivement dans des zones pauvres. Noriega passa ensuite le reste de sa vie en prison.
?La prétexte était le trafic de drogue et la persécution de certains opposants. Cependant, bien que très violent, le régime de Noriega n’était pas le régime le plus violent d’Amérique Latine. La raison véritable était que Noriega demandait le retour de la souveraineté du Panama sur le canal de Panama qui était sous le contrôle de l’armée US. Noriega s’était ainsi surestimé, sous-estimant la véritable origine de son pouvoir: la CIA.
▫️Un autre cas semblable à celui de Noriega est celui de Saddam Hussein. Mis au pouvoir par la CIA , Saddam Hussein se plaça au service des intérêts géostratégiques des USA, notamment en faisant la guerre à la république islamique d’Iran. Cette guerre au bilan estimé à 1 à 2 millions de morts affaiblit durablement les deux pays comme voulu par les USA.
?Il y avait cependant aussi un côté nationaliste chez Saddam Hussein qui malgré cela développait économiquement le pays. L’économie irakienne avait en effet un fort interventionnisme d’état et les industries clefs étaient nationalisées. Ceci allait dans le sens du développement économique malgré de nombreux problèmes. Mais les stratèges américains préféraient un chaos contrôlé dans la région plutôt qu’un état fort aussi amical fût-il.
?C’est pourquoi, ils tendirent un piège à Saddam Hussein en l’incitant à envahir le Koweit qu’il convoitait depuis toujours. Ensuite vint la première guerre du golfe et un blocus qui mirent à genoux l’économie irakienne avant l’invasion finale qui conduisit à la mort de Saddam Hussein.
?Un point commun ressort entre ces trois dirigeants: par fierté, soit par incompétence, soit par nationalisme, à un certain moment ils ont désobéi, au moins partiellement, à la CIA. D’autres ex-dirigeants défaits d’états fantoches américains s’en sont cependant bien sortis émigrant dans des états amis avec d’immense fortunes volées: Nguyen Van Thieu du Sud-Vietnam, Fulgencio Batista de Cuba, Ahsraf Ghani d’Afghanistan etc
?Assassinat, prison ou bien exil doré, il est encore trop tôt pour prédire le sort de Zelensky après son inéluctable défaite. S’il semble suivre à la lettre ce que lui dicte l’état américain, il enchaine cependant les bourdes de communication comme le reste d’une classe politique ukrainienne primitive et désinhibée.
Le séisme de la défaite ukrainienne obligera-t-il à son sacrifice violent ou bien parviendra-t-il à l’exil doré grâce à de puissantes protections?
?Comme toujours, l’histoire officielle diffère énormément de la véritable histoire. L’histoire de Ngo Dinh Diem, de Saddam Hussein et de Noriega nous enseigne aussi que les choses sont parfois mouvantes en politique: un chef d’état réactionnaire peut parfois naviguer entre souverainisme et soumission impérialiste, puis privilégier dans certaines décisions le souverainisme en prenant des risques personnels.
?Ces dirigeants, malgré tous leurs torts, à des degrés divers, manifestaient quelques signes de nationalisme qu’il est impossible hélas de retrouver chez un quelconque dirigeant ouest-européen à l’exception d’Orban. On retrouve cependant quelques parallèles avec ce qui est en train de se passer dans certains pays du sud, tels que l’Inde, l’Arabie Saoudite, la Turquie ou bien les émirats arabes unis.
?Dans un contexte plus favorable, moyennant le déjouement de quelques coups d’état, les dirigeants de ces pays ont eux aussi longtemps navigué entre soumission impérialiste et souverainisme.
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