https://youtu.be/b8V_BCvyDP8?si=PC0ea00T-qnwSqGo"Au cours de son histoire, la bourgeoisie a été critiquée par en haut et par en bas : par l’aristocratie aussi bien que par le peuple. Cette convergence de critiques, par ailleurs différentes, est significative. On n’a peut-être pas assez remarqué que, dans le système trifonctionnel des origines, la bourgeoisie ne correspond strictement à rien. Certes, elle paraît se rattacher à la troisième fonction, la fonction économique, celle du peuple producteur. Mais elle n’en est qu’une excroissance marchande qui, se constituant en dehors du système tripartite, se dilate progressivement jusqu’à disloquer entièrement ce système et envahir la totalité du social : l’histoire des huit ou dix derniers siècles écoulés, c’est l’histoire de la façon dont la bourgeoisie, qui n’était rien au départ, a fini par devenir tout. On pourrait alors la définir comme la classe qui a séparé le peuple et l’aristocratie, qui a coupé les liens qui les rendaient complémentaires et, trop souvent, les a dressés l’un contre l’autre. Elle serait ainsi la classe moyenne au sens propre, la classe intermédiaire. C’est que notait Édouard Berth : « Il n’y a que deux noblesses, celle de l’épée et celle du travail ; le bourgeois, l’homme de boutique, de négoce, de banque, d’agio et de bourse, le marchand, l’intermédiaire, et son compère, l’intellectuel, un intermédiaire lui aussi, tous deux étrangers au monde de l’armée comme au monde du travail, sont condamnés à une platitude irrémédiable de pensée et de cœur ». Il faut sans doute, pour sortir de cette platitude, restaurer l’aristocratie et le peuple en même temps."
Alain De Benoist philosophe
...
https://www.youtube.com/watch?v=JWP9aC5uXp8