Nous marchons vers l’Est, sur une planète qui roule sur elle même. Nous tournons autour d’une étoile qui file autour de la Voie Lactée. Notre soleil est un feu nucléaire qui a déjà accomplit 20 révolutons galactiques. Nous marchons d’équinoxes en solstices, nous « crottons » sur des continents à la dérive, claquant un fuseau horaire au passage. Les océans s’ouvrent, les montagnes se hissent pendant que nous arpentons l’Europe. Le soleil décline vers l’horizon mais jour après jour, nous le remontons dans le ciel en descendant vers le Sud. Nous l’aurons à l’usure et le soleil finira par capituler et à se lever en même temps que nous ! Les feuilles changent de couleurs, tombent, les couchers de soleil s’éternisent à l’horizon, l’herbe crisse sous nos pas le matin, la brume s’installe, s’habitue à notre présence et éparpille la lueur du soleil, disperse ses rayons. La nature se dissimule derrière les vapeurs, l’eau fume le matin. La lumière change, elle se polarise, les couleurs saturent, diffusent, embrasent. Le soir, ce n’est pas le soleil qui se couche mais c’est tout le paysage qui bascule vers l’Orient, les montagnes, les plaines, les villes et les villages plongent à l’Est alors que nous entrons dans la nuit. C’est dantesque ! Les belles constellations d’hiver pointent leur nez. L’horizon céleste barre la ceinture d’Orion, la Lune d’hiver prend la place qu’occupe le soleil l’été parmi les étoiles, elle monte haut dans le ciel nocturne. Des météores griffent parfois le ciel, fouettant la constellation du Cocher ou narguant celle des chiens de chasse. L’hiver impose son rythme lent. Le feu des feux de camps remplace celui du soleil pour prolonger le jour. ... https://www.youtube.com/watch?v=4iiZx9ww72Q