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Yuval Noah Harari : « L'être humain est désormais un animal que l'on peut pirater »
05.11.2022 | www.kla.tv/24066
L'historien militaire israélien Yuval Noah Harari est auteur et professeur à la faculté d'histoire de l'Université hébraïque de Jérusalem. Des personnalités telles que Barack Obama, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Sebastian Kurz, qui font appel à lui comme source d'inspiration et comme conseiller, font l’éloge de cet homme. Klaus Schwab, le fondateur du Forum économique mondial (FEM) et auteur du livre « Covid-19 : La Grande Réinitialisation » (« Covid-19 The Great Reset »), décrit Yuval Noah Harari comme un brillant futurologue. Lors de ses interventions au Forum Economique Mondial en 2018 et 2020 ou au Forum de la démocratie d'Athènes en 2020, Harari a parlé du développement technologique et de ce qu'il signifie pour la société, la politique, la religion et l'idéologie.
Dans ses conférences, il rappelle régulièrement qu'il est désormais possible, pour la première fois dans l'histoire de l'humanité, d'observer et de suivre des personnes à tout moment et en tout lieu. A une vitesse très élevée, les algorithmes de l’IA traitent d'énormes quantités d'informations et ont le potentiel de tout mémoriser et de reconnaître dans les données des modèles pour des analyses liées à la personnalité.
A ce sujet, Harari déclare: « Un système qui nous comprend mieux que nous nous comprenons nous-mêmes peut prédire nos sentiments et nos décisions, peut manipuler nos sentiments et nos décisions et il peut finalement prendre des décisions à notre place. »
Selon Harari, la pandémie de Covid-19 a ouvert la porte à la « surveillance sous la peau ». Je cite : « Je pense que lorsque les gens regarderont en arrière dans quelques décennies, ils se souviendront surtout de la crise du Covid car c'est le moment où tout est devenu numérique. Et c'est le moment où tout a été surveillé, où nous avons accepté d'être surveillés en permanence, pas seulement dans les régimes autoritaires, mais aussi dans les démocraties. (...) Et peut-être le plus important, c'est que c'est le moment où la surveillance a commencé à s'infiltrer sous la peau. (...) Et je pense que le grand processus qui se déroule actuellement dans le monde, c'est le piratage des gens – la capacité de pirater les gens, de comprendre ce qui se passe au plus profond d'eux-mêmes, ce qui les définit, ce qui les motive. Et pour cela, les données les plus importantes ne sont pas ce qu'ils lisent, qui ils rencontrent et ce qu'ils achètent, mais c’est ce qui se passe dans leur corps. »
En outre, l'historien a déclaré dans une interview en 2020 : « (...) mais certains gouvernements et entreprises sont capables, pour la première fois dans l'histoire, de pirater systématiquement les gens. On parle beaucoup du piratage des ordinateurs, des smartphones et des comptes bancaires, mais l’ESSENTIEL à notre époque est la capacité de pirater les gens. (...) Les humains sont devenus des animaux piratables. Tu sais, toute cette idée que les gens se font, tu sais… qu'ils ont une âme ou un esprit et un libre arbitre, et que personne ne sait ce qui se passe dans leur for intérieur. Donc quoi qu’ils choisissent, que ce soit aux élections ou au supermarché, c'est leur libre arbitre. Hé bien ça, c'est terminé ! »
Ce que nous dit ce professeur d'histoire « futuriste », ce n'est pas de la fiction. Dans le monde entier, de nombreuses entreprises travaillent sur des technologies permettant d'implanter des capteurs sous la peau. Certaines technologies sont déjà au point et disponibles sur le marché. Elles visent entre autres à guérir des maladies, à augmenter les capacités de l'homme, ou tout simplement à rendre la vie plus confortable. L'éventail est large.
L'entreprise anglo-polonaise Walletmor, par exemple, propose depuis l'année dernière des puces de paiement implantables. Celles-ci peuvent être injectées sous la peau et sont, selon Walletmor, autorisées par les autorités et fonctionnent partout où les paiements sans contact sont acceptés. Les gens utilisent de minuscules implants de micropuces pour déverrouiller leur vélo, pour remplacer la clé de leur maison ou pour entrer dans leur bureau. Des implants cochléaires restaurent la capacité auditive. Des diabétiques portent des capteurs pour mesurer leur taux de glycémie dans l'hypoderme.
Leur discipline reine est la « Brain-Computer-Interface » (BCI), c'est-à-dire des interfaces cerveau-ordinateur, qui relient le cerveau à l'ordinateur ou à des plateformes numériques, par exemple des clouds. Plusieurs grandes entreprises de technologie, dont Facebook et Microsoft, et des investisseurs technologiques comme Elon Musk financent des projets qui développent l'utilisation de dispositifs BCI. Les agences gouvernementales américaines étudient également les applications de cette technologie pour créer des super-soldats capables de communiquer entre eux par télépathie ou de contrôler des essaims de drones par la pensée.
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