Tu fais chier, Bacri. Tu fais vraiment chier. Quelle idée de crever juste après mon anniversaire. Tu crois que c'est un cadeau, ça ? Puis quelle idée de crever tout court quand on s'appelle Jean-Pierre Bacri. Tu laisses le cinéma français orphelin, là, mon pote. T'étais un des derniers. T'avais le style, la dégaine, le parler, le dialogue, la voix. Râleur, aigri, bougon, français.
Franchement, tu me gâches mes vacances. C'est pas sympa de ta part.
En plus d'un cancer ! Quel cliché ! Tu pouvais pas trouver mieux comme clamser de vieillesse ?
Tu me fais chier, Jean-Pierre.
Je t'aimais bien mais tu déçois. T'aurais pu ne pas crever. T'aurais pu rester et continuer de me faire rêver, de m'influencer.
J'aime d'autant plus cette femme qui m'a légué, en partant, l'amour qu'elle te portait.
Merci pour tout, espèce de lâche.
Putain.
Tu manques.
...
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