Yougoslavie---Suicide-d'une-Nation-Européenne-5-6-Pax-Americana
documentaire réalisé par Brian Lapping pour la BBC. La Yougoslavie de Tito et des Machiavel Quatre heures de documentaire magistral sur une guerre née dans les têtes.
Episode 5/6 de la série "Yougoslavie : Suicide d'une Nation Européenne"
Ce 5ème épisode se focalise sur les accords de paix, menés et pilotés par les forces occidentales, en particulier les Etats-Unis. C'est le génocide de Srebrenica, au cours duquel plus de 8000 bosniaques musulmans seront assassinés par les troupes serbes dans un petit village à l'est de la Bosnie pourtant protégé par les Casques Bleus de l'ONU, qui finira de convaincre les USA d'une intervention pour stopper un massacre qui dure déjà 4 ans. L'épisode se focalise sur les derniers instants de la guerre, les dernières offensives conjointes croato-bosniaques, jusqu'à l'arrêt de l'offensive devant Banja Luka, qui aurait pu mettre un terme définitif à la République Serbe de Bosnie, mais dont l'assaut fut interdit par les Etats-Unis. Les accords de Dayton qui marquèrent la fin de la guerre pourtant créèrent de nouveaux problèmes. En réalité, le conflit ne fut que gelé, et les pays issus de l'ex-Yougoslavie ont aujourd'hui bien du mal à se relever, notamment la Bosnie, et la Serbie...
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Il était une fois une Yougoslavie orpheline de Tito... dont les
successeurs étaient en panne de légitimité. L'un d'eux, un jeune apparatchik serbe du nom de Slobodan Milosevic, se trouve propulsé par son protecteur pour faire un discours lénifiant à des foules serbes fâchées de se retrouver minoritaires dans la lointaine province du Kosovo agitée par le nationalisme albanais.
Il s'exécute, réfléchit qu'il tient là une occasion extraordinaire de se créer un personnage. Il y revient, et aidé par de douteux émissaires qui organisent une pseudo-échauffourée avec des policiers albanais, il prononce les mots qui le feront entrer dans l'Histoire: «Nul n'a droit de battre les Serbes.» La cause est née, les masses le suivent. Mais la montée en puissance de l'homme qui rêve d'occuper le siège laissé vacant par Tito inquiète les autres nations du pays, à la tête desquelles s'installent d'autres apparatchiks qui utilisent les mêmes ficelles. Et le fragile château de cartes yougoslave s'écroule dans un bain de sang.
C'est cette spirale d'une guerre, née dans les têtes bien avant le premier coup de feu, que s'attache à relater, avec les témoignages des principaux acteurs du drame, un documentaire en cinq épisodes réalisé avec l'aide de la BBC par le producteur indépendant Brian Lapping, auquel Canal+ consacre ce soir quatre heures en continu à la plus grande heure d'audience. «Pour Canal +, explique la directrice des programmes documentaires de la chaîne, Catherine Lamour, il s'agit de faire un coup mais aussi de sensibiliser l'opinion et les politiciens. L'émission montre que cette guerre ne procède pas de la logique de la folie, mais qu'elle a eu lieu parce que des gens l'ont voulue.»
Le titre français Yougoslavie: suicide d'une nation européenne, plus évocateur que le titre anglais Death of Yugoslavia (Mort de la Yougoslavie), est, selon Norma Percy, coordinatrice de la série, «un bon titre, parce que je crois qu'ils sont effectivement responsables».
«Que va-t-il advenir de notre pays», demande, inquiet devant la montée du nationalisme, l'ex-président de Serbie Ivan Stambolic à Milosevic, alors son bras droit, qui répond: «Nous lui imposerons notre volonté.» En Croatie, où le nationaliste Tudjman, considéré comme le seul homme à pouvoir barrer la route à Milosevic, est élu président, on mise aussi sur la politique du pire.
Le modéré Josip Reihl-Kir, chef de la police d'Osijek, un homme qui allait personnellement raccommoder villages serbes et croates, est assassiné par l'aile extrémiste du parti du président croate. L'appel aux armes est lancé et seuls les extrémistes ont le droit de parole. «Nous aurions dû nous montrer plus prudents, sachant que nous allions retourner contre nous les Serbes de Croatie», reconnaît aujourd'hui Stjepan Mesic, l'ancien collaborateur de Tudjman entré en dissidence.
Le machiavélisme politique des dirigeants serbes semble avoir fasciné les auteurs du documentaire. Milosevic doit changer de stratégie, après avoir échoué à reprendre le contrôle de la Yougoslavie au travers d'un congrès du parti, dont les Slovènes partent en claquant la porte, puis à imposer l'état d'urgence. Une première fois, au cours d'une séance marathon de la présidence de l'État filmée par l'armée, la Bosnie se met en travers, la seconde fois c'est le chef de l'armée, le général Veljko Kadijevic, qui refuse de suivre. «Nous avons décidé de changer de tactique. Nous déploierions des troupes dans les zones serbes de Croatie. Les Croates déclencheraient la guerre et nous pourrions nous emparer de ces territoires», explique ingénument l'éminence grise de Milosevic, Borisav Jovic ...
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