Le 9 avril prochain marquera le 20e anniversaire de la chute de la capitale irakienne Bagdad, résultat de la guerre lancée le 20 mars de la même année contre l'Irak par les États-Unis de George W.Bush et de son administration néoconservatrice, et le Royaume-Uni de Tony Blair. Durant les dix années d’occupation brutale de l’Irak par les troupes américaines et leurs alliées, plus d'un million d’Irakiens ont été tués. En effet, cette invasion a engendré une guerre civile sectaire, des millions de personnes déplacées et démunies, et un terrorisme qui a englouti tout le Moyen-Orient, débordant également vers de vastes pans de l'Afrique et de l'Asie.

L'Irak et plusieurs autres nations anciennes, à l’instar de la Syrie, ont été détruites à cause de cette guerre anglo-américaine, dont la propagande était basée sur des mensonges flagrants américains et britanniques sur de prétendus armes de destruction massive irakiennes et de liens entre le gouvernement de Saddam Hussein avec Al-Qaïda.

Ce mois de mars a également marqué d’autres anniversaires odieux d'agressions militaires américaines et occidentales illégales, qui, honteusement, se sont heurtés au même silence et à la même indifférence occidentale. En effet, Le 19 mars, par exemple, a marqué le bombardement de la Libye par l'Otan en 2011, sous le prétexte cynique de «protection humanitaire» et en outrepassant la résolution du Conseil de sécurité de l’Onu. Idem. Le 24 mars 1999, l'Otan, dirigée par les États-Unis, a unilatéralement commencé à bombarder l'ex-Yougoslavie pendant 78 jours consécutifs. Des milliers de civils ont été tués dans un assaut militaire contre ce pays – sous le même prétexte cynique de «protection humanitaire» – qui n'a pas également été approuvé à l'époque par les Nations unies. La campagne de bombardement a été menée, comme la guerre en Irak seulement quatre ans plus tard, sur la base d'une action unilatérale de Washington et de ses alliés occidentaux.

Vingt ans plus tard, il y a un étrange sentiment d'amnésie collective parmi les politiciens et les médias occidentaux face aux crimes de guerre colossaux commis en Irak, mais aussi en ex-Yougoslavie et en Libye. C'est presque comme si cela ne s'était pas produit. Pire encore, et d’une manière méprisable, c’est l'homme, qui a fait la lumière sur ces crimes en Irak, le journaliste Julian Assange, qui croupit en prison. La criminalité est permise parce qu'en grande partie les médias occidentaux servent à dissimuler ces crimes avec des excuses et des mensonges fabriqués. Les médias occidentaux ont menti pour déclencher la guerre en Irak comme ils l'ont consciencieusement fait pour déclencher d'autres guerres pour leurs maîtres impériaux. Actuellement, ces médias tentent de dire au monde entier que c’est la Russie qui est l’agresseur en Ukraine et que la Russie et la Chine constituent «une menace pour la démocratie occidentale».

Or, ce sont justement les guerres et les interventions secrètes menées par les États-Unis en Somalie, dans les Balkans, en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Yémen, en Syrie, en Géorgie et en Ukraine, entre autres, qui étaient toutes les petits pas de l’expansion de l'Otan vers les frontières de la Russie. C'est dans ce contexte, alors que l’Onu et son conseil de sécurité sont relégués à un rôle de figurants sur la scène internationale, qu'il convient de comprendre et d'évaluer la guerre actuelle en Ukraine. Ainsi que la montée militariste incessante contre la Chine en Asie-Pacifique.

Pourquoi ces anniversaires n’ont pas eu leur part dans les couvertures médiatiques ? Comment expliquer le fait que l’Onu et ses instances n’arrivent toujours pas à imposer le respect du droit international ? Quid de sa réforme et de l’inclusion des pays africains et latino-américains comme membres permanents au sein du Conseil de sécurité ?

Tous les développements sur toutes ces questions fondamentales dans quelques instants avec mon invité le avec le Dr Abdelkader Soufi, enseignant-chercheur en géopolitique et politiques de Défense, à l’Université de Blida II, en Algérie.
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