Documentaire complet diffusé en 2009 sur la chaîne Planète + No Limit

Source VO → https://youtu.be/vJYaXy5mmA8?si=BhEPfURgpYLF-tHh « Jack vient de rentrer dans son pays natal, l'Australie, après plus d'une décennie passée au paradis. Mais après avoir été accueilli à l'aéroport par son frère Frank, Jack découvre que le pays a radicalement changé. Les citoyens se dénoncent et s'amendent mutuellement pour diverses infractions civiles, en utilisant leur téléphone portable pour enregistrer et télécharger les infractions sur une application gouvernementale. Jack est incrédule lorsqu'il arrive chez Frank avec sa femme Margaret, et il n'arrive même pas à croire que jurer est passible d'une amende et que l'alcool est interdit. Il y a des caméras partout et le seul endroit sûr dans les maisons est la salle de bain. Incapable de s'adapter ou d'accepter les changements, Jack tente de quitter le pays – un exploit beaucoup plus difficile à accomplir qu'il ne le pensait. Écrit et réalisé par Kosta Nikas, ce court métrage de science-fiction porte peut-être le nom d'un paradis idéal d'équilibre et de paix, mais son titre est profondément satirique dans la façon dont le film dépeint l'absurdité du nouvel État de surveillance. Il construit un monde fascinant qui semble à seulement quelques pas de notre société saturée de téléphones, racontant son histoire édifiante d’une manière ironique et désinvolte. L'écriture prend du temps dans la construction du monde, ce qui est souvent l'un des plaisirs du genre science-fiction. L'action narrative du début répertorie les innombrables façons dont le contrôle et l'ordre sont exercés sur les gens, et il y a un humour austère et ironique intégré dans la façon dont Frank escorte son frère de plus en plus sceptique à travers ce meilleur des mondes. Le soleil éclatant de la cinématographie et la partition musicale joyeuse et percolante qui s'anime tout au long du film ajoutent également des touches de dynamisme élégante à ce qui est une histoire de plus en plus sombre. L'approche esthétique offre un contrepoint à la réalité souvent horrible montrée à l'écran, dans laquelle les citoyens sont incités à documenter les infractions des autres via leur téléphone omniprésent. Jack est le remplaçant du public, regardant de plus en plus avec méfiance le fait que même les recoins les plus intimes de la vie quotidienne ne peuvent échapper à l'objectif impitoyable d'un appareil photo et aux personnes désespérées qui les brandissent. Il faut un certain temps pour qu'un conflit dramatique émerge, mais la construction du monde est suffisamment fascinante pour susciter l'intérêt, et est suffisamment substantielle et détaillée pour alimenter une série ou un long métrage entier. Au moment où Jack décide finalement qu'il doit s'échapper, les éléments constitutifs du monde et de l'histoire ont été soigneusement mis en place, formant une chaîne d'obstacles qui rendent plus difficile pour lui de partir. Il semble piégé indéfiniment, mais il a ensuite une chance inattendue, mais à un coût considérable. Ce coût, cependant, ne semble pas si grave au moment où nous concluons « Utopie », dont nous réalisons qu’il est tout sauf le cas. Son sentiment d’horreur ne vient pas de la perversité ou de la violence, mais de la façon dont le monde construit par le film n’est qu’à quelques clics de notre réalité actuelle. Pratiquement tout le monde possède un smartphone, et les appareils sont profondément intégrés à presque tous les aspects de notre vie, de la banque à la romance en passant par la communication et le divertissement. À plusieurs niveaux, nous sommes encore conscients de la manière dont la technologie mobile transforme nos vies et nos relations. Une population armée de téléphones – et imprégnée d’une attitude punitive de plus en plus instinctive envers ses semblables – semble ridicule, mais avec une réflexion plus approfondie, les téléspectateurs se rendent compte que ces éléments sont déjà en place dans d’autres aspects de notre culture. Les êtres humains sont-ils si faibles qu'ils pourraient être utilisés comme armes pour assurer la surveillance d'un gouvernement à leur place ? "Utopia" imagine que ce jour n'est pas aussi loin qu'on pourrait le penser. »