La vie du Dr Bill Harford (Tom Cruise) est bien rangée : sa parfaite femme Alice (Nicole Kidman), sa petite fille polie, son sapin bien droit avec ses guirlandes qui scintillent. Il ne manquerait presque plus qu’un chien. Cela tombe bien, la petite en veut un à Noël. Un soir de cannabis, Alice laisse éclater sa frustration en parlant à son mari d’un marin pour lequel elle se serait bien vue tout plaquer. Cette troublante vérité fait basculer Bill dans une nuit interminable de tentations en tout genre. Il est d’abord harcelé par la fille d’un de ses patients (cf Harcèlement). Puis il se fait accoster par une prostituée rencontrée au détour d’une rue. Dans un magasin de costumes aux mœurs plus que douteuses, il se perd lui-même dans un temple de débauches où il succombe aux charmes d’une mystérieuse hôtesse. Mis à l’index devant tout le monde, il devient alors pris au piège de ses propres fantasmes, en plus d’être hanté par ceux de sa femme. Chahuté jusqu’au plus profond de ses certitudes, le voilà rongé par le doute. Il remonte en marche arrière le fil de ces événements pour y trouver un sens. Mais le téléphone ne répond plus, la grille de la propriété est fermée, la prostituée a changé d’adresse et l’artiste a quitté les lieux. Tout a disparu. Et si rien n’avait vraiment compté ? La vie continue comme le suggère Ziegler (Sydney Pollack). Sa femme le démasque. Bill avoue. Après une nécessaire mise au point, sans langue de bois . Alice invite son mari à reconnecter au plus vite. Stanley Kubrick est mort de manière inattendue juste cinq jours après avoir soumis le découpage final du film à la Warner Bros, faisant de Eyes Wide Shut son chant du cygne. Du fait que Eyes Wide Shut parle d’une société secrète occulte qui élimine ceux qui croisent son chemin, certaines théories ont émergé sur la mort de Kubrick et sa nature suspecte. En a-t-il trop révélé au public et trop tôt ? Peut-être.