La-fin-tragique-de-la-secte-de-l'Ordre-du-Temple-solaire
Dans les années 1990, une série de meurtres et de suicides collectifs, en Europe et au Canada, va révéler le sombre dessein de la secte de l'Ordre du Temple solaire (OTS). Comptant à l'époque 600 adeptes instruits et influents, le mouvement a marqué l'opinion par l'ampleur des horreurs commises, comme l'énonce le journaliste Marc Laurendeau.
L’OTS apparaît quelque part au milieu des années 1980. Il se veut un prolongement très lointain de l’ordre des Templiers, un ensemble religieux et militaire né au 12e siècle en Europe. De plus, les idéologues de l’OTS intègrent des croyances diverses à leur dogme.
On croyait qu’il existait des grands maîtres qui résidaient sur l’étoile de Sirius et qui guidaient l’humanité vers l’éveil spirituel. Ces grands maîtres communiquaient avec Joseph Di Mambro, le fondateur, et allaient lui indiquer le moment pour effectuer un aller simple vers Sirius. Les adeptes croyaient que la réincarnation leur permettrait de devenir des maîtres à leur tour.
Marc Laurendeau
Gros plan sur une croix de métal tenue par un policier.
Un agent de la Sûreté du Québec tient un objet ayant servi aux membres de la secte de l'Ordre du Temple solaire, en 1997, à Saint-Casimir.
Photo : Getty Images / AFP / André Pichette
Des disciples issus de la haute société
Joseph Di Mambro a été le stratège financier et l’organisateur de l’OTS, qu’il a dirigé avec Luc Jouret, un médecin versé dans l’homéopathie, et Michel Tabachnik, un chef d’orchestre devenu l’idéologue du groupe.
Pendant les cérémonies, les fidèles n’y voyaient que du feu devant les trucages et les illusions orchestrés notamment par Jocelyne Di Mambro, femme du fondateur de l’Ordre. On tenait aussi des travaux forcés, et l’exploitation sexuelle des disciples était répandue.
Parmi ces soumis, on trouvait des cadres d’Hydro-Québec et un maire québécois. En France, on comptait sur la présence de membres de la famille Vuarnet, qui faisait partie du gratin du sport et de la mode.
Photo d'archives en noir et blanc.
Le fondateur de la secte de l'Ordre du Temple solaire, Joseph Di Mambro.
Photo : Radio-Canada
Le passage à l’acte et l’horreur
Tout a basculé au début des années 1990. L’arrestation de Luc Jouret, qui souhaitait se procurer des armes à feu, a suscité la panique au sein de l’OTS. La contestation interne s’est faite de plus en plus forte. La paranoïa s’est emparée de ses membres.
La décision d’effectuer le « transit », c’est-à-dire se donner la mort pour espérer atteindre l’étoile de Sirius, est devenue la seule option possible aux yeux des gourous.
Le 5 octobre 1994, les corps de 25 personnes ont été retrouvés à Salvan, en Suisse, mortes par injection. Dans le même pays, à Cheiry, 23 autres victimes ont été découvertes, dont plusieurs assassinées.
Ces drames faisaient suite à la découverte de cinq corps, le 30 septembre, dans un chalet de Morin-Heights, au Québec.
Puis, en 1995, 16 autres personnes ont péri dans un incendie en plein milieu d’une clairière du Vercors, en France. Finalement, un dernier suicide collectif s’est déroulé à Saint-Casimir, dans la région de Portneuf, emportant cinq personnes dans la mort.
Les ramifications de cette saga sont internationales. Pourtant, le portrait des événements demeure incomplet.
« La justice a vraiment laissé passer les coupables entre les mailles du filet. On aurait pu prévenir d’autres événements si, dès les premiers massacres, on avait fait des perquisitions et infiltré la secte », dit Marc Laurendeau.
L'homme dans la soixantaine est vu parmi de nombreux journalistes au palais de justice de Grenoble.
Le chef d'orchestre Michel Tabachnik, en octobre 2006, lors de son procès pour conspiration dans l'affaire des nombreux décès au sein de la secte de l'Ordre du Temple solaire.
Photo : Getty Images / AFP / Jean-Pierre Clatot
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