Aujourd'hui, on va traiter d'une vidéo de Jordanix sur la décroissance. Vidéo qui reprend beaucoup des exposés de Jancovici sur l'économie. 00:00 - Introduction 00:22 - Générique 00:48 - Suite de l'intro 01:05 - C'est quoi la croissance ? 03:33 - Qu'est-ce que l'économie ? 17:50 - Le découplage est-il impossible ? 24:13 - La décroissance : TINA ? 31:53 - Conclusion NOTES : 1) À 15:48, il faut bien entendu comprendre : "les physiocrates, ancêtres des classiques dont Say fait partie". Say n'est pas un physiocrate. 2) Certains imagineront peut-être que JMJ tire son raisonnement de la théorie de la valeur-travail des classiques. En effet, la plupart des classiques pensent que c'est le travail qui donne sa valeur aux choses. Un objet rare nécessite du temps pour être extrait ou fabriqué, d'où sa valeur importante. Et machines, comme matières premières, tirent alors leur valeur du travail qui a été nécessaire pour les fabriquer. Admettons aussi que le capital humain rentre en ligne de compte. Personnellement, je n'ai pas connaissance d'un tel raisonnement chez les classiques, mais on pourrait très bien concevoir que le travail d'un humain dépende aussi bien de la quantité (volume horaire) que de la qualité (compétence) de son travail. On retrouverait alors le schéma de JMJ. Ce qui donnerait la valeur aux biens, c'est donc le capital humain et le travail. Or ce n'est pas absolument pas ce dont parle JMJ. Il évoque la rareté, parle bien des facteurs de production et n'aborde à aucun moment la question de la valeur (sauf peut-être concernant la "gratuité" des "richesses naturelles"). Mais supposons que là où JMJ veuille en venir soit la chose suivante : la valeur définie précédemment reposant uniquement sur le travail et le capital humain. Machines comme matière premières n'ont pas de valeur propre et ont une valeur qui est fonction du travail et du capital humain. Et c'est uniquement parce que ces deux facteurs sont limités qu'on ne peut pas avoir une abondance de biens naturels et de machines, parce que les ressources naturelles seraient considérées comme étant toutes disponibles en abondance... En réalité, même avec un tel raisonnement, relativement complexe par rapport à ce que présente JMJ, on se retrouve face à un mur : la valeur-travail ne fait plus partie des canons de l'économie depuis bien longtemps. Même Say n'en était pas partisan. 3) Une autre façon de voir le problème : JMJ pense que les économistes croient que tous les biens naturels sont disponibles en quantités gigantesques. Simplement, certains sont plus difficiles à dénicher que d'autres, parce que bien cachés par exemple ou nécessitant des compétences d'extraction. Ce qui expliquerait leur rareté sur le marché à un instant t. Ils seraient certes rares sur ce dernier, mais en abondance en réalité. Le problème porterait alors principalement sur le travail et le savoir humain. Si ces derniers n'étaient pas limités, alors il n'y aurait aucune limite à la satisfaction de nos besoins : nous pourrions dénicher toutes les ressources de la terre, disponibles en quantités infinies, et nous pourrions produire toutes les machines et objets imaginables. Est-ce qu'un tel raisonnement est seulement tenu par un économiste ? Jancovici est incapable de le montrer. Même Say ne semble pas partager ce postulat. Oui, une infinité de travail et de savoir nous permettrait sûrement de faire des choses extraordinaires. De là à penser qu'on puisse faire des choses physiquement impossibles ou que les ressources rares sont en quantités quasi infinies mais simplement bien cachées... que Jancovici pense que les économistes n'ont pas conscience de ça me semblerait pour le moins hasardeux. 4) Il existe déjà une taxe carbone en France. 5) J'aurais dû être plus clair sur les émission de CO2 de la consommation. Elles incluent bien les émissions importées mais aussi exportées. Vu qu'on ajoute les biens qu'on consomme produit par les autres, il faut bien retirer ceux qu'on produit et que les autres consomment. Mais si on ne prend en compte que les émissions importées, il semble qu'elles soient en augmentation. 6) Au sujet du capitalisme, je développe ce raisonnement : 1/ La propriété privée présuppose la rareté. 2/ La propriété privée des moyens de prod. (capitalisme) présuppose donc la rareté des moyens de prod. 3/ S'il n'y a pas de rareté des moyens de prod., alors il n'y a pas de capitalisme. Or le passage de 1 à 2 ne me parait plus si limpide. En effet, on peut très bien imaginer que, le travail et le savoir étant rares, la propriété privée des moyens de prod. ne disparaisse pas, même si ceux-ci sont en abondance. Certains voudront en effet s'accaparer les biens en abondance pour les échanger contre du travail ou du savoir. Même si, dans ce cas, ces biens deviennent alors rares. Mais ils le deviennent à cause de la propriété privée. Musique de fin : Prof sycamore theme #jancovici #decroissance #ecologie ... https://www.youtube.com/watch?v=F234JzD1zW8